Siegfried
Opéra

Suite de la saga familiale

Benedikt von Peter met en scène la troisième partie de la tétralogie ‹Ring› de Richard Wagner comme une intense quête d'identité. Isolé dans la forêt, Siegfried est devenu adulte. Ignorant ses origines, le jeune héros parvient à s'emparer de l'Anneau et à libérer Brünnhilde. Mais il ne se doute pas qu'il fait depuis longtemps partie des plans perfides de Wotan. Le «Opéra de contes de fées» de Wagner associe des combats de dragons spectaculaires à des duos d'amour extatiques et évoque des images sonores mythiques de la nature.

Le théâtre de Bâle dispose d'un personnel de premier ordre. En premier lieu, il faut citer Rolf Romei, dont le Siegfried fait oublier qu'il s'agit de l'un des rôles les plus redoutés du répertoire. Compréhensif avec le texte, ne forçant jamais le trait tout en puisant dans ses ressources, il donne à son ténor lumineux la touche de jeunesse requise.

(L)e Basler Sinfonieorchester (joue) avec un brio sonore dans cette ronde presque incessante de leitmotivs.

Trine Møller chante Brünnhilde, et la Danoise le fait à nouveau avec un soprano aux harmoniques épanouies [...].

Benedikt von Peter va jusqu'au bout de ce conte terrifiant, en rajoute une couche et fait danser ou plutôt se faufiler les marionnettes.

(Jonathan) Nott a très bien préparé l'orchestre, j'ai entendu une partition toujours dans l'élan, élastique, rebondissante et rythmiquement [...] précise [...].

(Il) convainc également la direction organique de Jonathan Nott avec la sensibilité dans le grand spectre dynamique, avec l'illumination de certaines voix et le souffle atmosphérique des passages murmurants et scintillants qui constituent la dramaturgie et la peinture musicales de Wagner.

Dans Siegfried, la musique de Wagner déploie une délicatesse presque impressionniste, scintillant de toutes les couleurs de la sensibilité humaine et du tissage de la forêt. Le chef d'orchestre vedette Jonathan Nott dirige l'Orchestre symphonique de Bâle à travers ces sons colorés et pénétrants.